Je, nous, eux... le dédoublement de personnalité au cinéma

Le cinéma est avant tout une affaire de personnage. Chaque histoire est racontée à travers différentes personnalités, qui influent toutes sur son déroulée. Et même si bien des héros mènent une double vie (Batman, Le Chauffeur, Earl Brooks, …), nous nous intéresserons ici ceux qui malgré eux ont plusieurs « vies » à gérer.

Car le dédoublement de personnalité, souvent surreprésenté voir caricaturé au cinéma, prend souvent au dépourvue le spectateur et peut s’avérer assez spectaculaire. Revenons ensemble sur trois de nos films préférés, mettant en avant des personnages aux multiples personnalités.

 

Mary Reilly de Stephen Frears

Inspirée du roman Docteur Jekyll et Mister Hyde de Stevenson, le film fait le choix de raconter l’histoire du docteur à travers Mary Reilly, sa femme de chambre, qui sera témoin privilégiée de sa double personnalité. 

Ce film dépeint avec brio la dualité du docteur Jekyll en reprenant tous les moments clés du roman, mais avec une pointe d’originalité puisque le réalisateur instaure une sorte de trio amoureux qui se joue entre les deux personnalités de Jekyll et Mary, incarnée par la sublime Julia Roberts. Car si Jekyll a tout de l’amoureux romantique, Hyde représente le désir brutal et bestial.

Cette dualité si compliquée à retranscrire est incarnée avec brio par John Malkovich, qui joue un Hyde qui n’est pas physiquement monstrueux mais pourtant complètement animal.

 

Fight Club – David Fincher

Spoiler Alert ! Si tu n’as pas encore vu le film passe ton chemin !

Car en effet, dans ce film réalisé par David Fincher, ce n’est qu’à la toute fin que l’on se rend compte que Jack souffre d’un dédoublement de la personnalité, et que celui qu’il croyait être un ami est en fait un alter ego.

Jack, interprété par Edward Norton, travaille dans une compagnie automobile. Insomniaque, il décide d’aller dans des groupes d’entraides pour partager ses malheurs et trouver du réconfort. Sa vie prend un tout autre tournant après sa rencontre avec Tyler Durden, joué par Brad Pitt, un vendeur de savon. Ensemble, ils fondent le Fight Club.

La dynamique entre Jack et Tyler est plus qu’intéressante puisque pendant tout le film, nous sommes tout aussi convaincue que Jack de l’existence et de l’indépendance de Tyler. Jack créé Tyler pour se séparer de ses névroses, il voit en Tyler tout ce qu’il aimerait être mais qui l’effraie aussi. C’est un film culte, qui représente le chaos dans son état le plus pur.

 

M le Maudit

M le Maudit est un classique du cinéma allemand. Réalisé par Fritz Lang en 1931, il s’inspire de nombreux faits divers et notamment de l’affaire Peter Kürten pour construire l’histoire. On y découvre une Allemagne plongée dans la terreur, à cause d’un meurtrier s’attaquant uniquement à des enfants.

 

C’est un film magnifiquement bien tourné malgré son grand âge. Peter Lorre qui incarne le tueur est tout simplement terrifiant. Son visage incarne la folie, et même si à premier abord on pourrait douter de la place qu’à ce film dans cette sélection, il s’agit bien d’une folie meurtrière qui pousse M à tuer les enfants.

En effet, le personnage, au moment de son procès, dit lui-même être horrifié par ses actions, mais qu’au moment des meurtres, c’est comme si un autre prenait les commandes de son corps et qu’il ne pouvait qu’être le témoin malheureux de ses agissements.

 

Bref, chez PLAKAT la dualité de certains personnages nous inspire énormément, elle sera d'ailleurs le thème de notre prochaine affiche puisque c'est au personnage du Chauffeur si ambigüe de Drive que nous nous attaquons !